Collodion Humide

Parmi mes projets photographiques actuels, le plus gratifiant est de faire revivre un procédé photographique de la 2e moitié du XIXe Siècle: la photographie au collodion humide. Je souhaitais retrouver les racines artisanales de la photographie et produire des clichés de mes mains à l'heure du tout numérique.

Collodion humide: photographie d'un autre temps

Le procédé photographique au collodion humide consiste à étendre une solution de coton-poudre, dissout dans l’éther alcoolique sur une plaque de verre (ambrotype) ou de métal (ferrotype / tintype). On sensibilise ensuite cette plaque dans un bain de nitrate d'argent. Les sels que la pellicule contient sont transformés en halogénures d'argent sensibles à la lumière. On place cette plaque dans un châssis étanche à la lumière. On réalise ensuite la prise de vue avec la chambre photographique. En chambre noire, on développe ensuite la plaque au sulfate de fer, puis on la fixe au thiosulfate de sodium. Pour finir, on rince et on sèche la plaque. L'aspect de l'ambrotype peut surprendre au premier abord. En effet avec ce procédé l'image ne devient un positif qu'une fois qu'on la place sur un fond noir.

La pratique du collodion humide nécessite beaucoup de soin et une rapidité d'exécution lors de la prise de vue et le développement. En effet une fois sèche, la pellicule ne peut plus être sensibilisée, exposée ou développée. Selon les conditions de température et d'humidité, l'ensemble des opérations doit être réalisé en dix à quinze minutes. Dans le confort d'un studio, l'exercice nécessite de l'habitude et en extérieur il impose de transporter sa chambre noire avec soi.

Réapprendre à prendre le temps:

En comparaison avec les négatifs actuels ou avec les capteurs numériques, le collodion est peu sensible à la lumière. Sa sensibilité est de l'ordre de 1 à 3 ISO.  Il réagit également mieux à la lumière contenant des UV qu'à la lumière artificielle.  Ce paramètre est à prendre en compte pour les photos en studio ou en extérieur. Par conséquent la prise de vue prend plusieurs secondes, pendant lesquelles le sujet photographié doit se tenir totalement immobile. C'est pourquoi le retour à ce procédé permet d'appréhender la photographie différemment. Pour le photographe comme pour le modèle, il faut réapprendre à prendre le temps !

Cependant, une fois sa complexité surmontée, ce procédé permet d'obtenir des images d'une grande netteté. On peut les développer sous forme de négatifs sur plaque de verre pour réaliser des tirages en petites séries ou plus fréquemment sous forme de positif unique.

La photographie comme objet d'art:

Dans cette redécouverte de la photographie s'entremêlent les hasards de la chimie, la science de l'éclairage, la patte du photographe et l'utilisation d'une chambre photographique ancienne, superbe travail d'ébénisterie. Le rendu inimitable et intemporel de ces images de verre et d'argent m'a séduit. C'est pourquoi je vous propose aujourd'hui de partager cette expérience photographique unique.

Je vous invite à découvrir ce procédé d'autrefois à l'occasion d'une séance photo portrait au studio. Vous pouvez également découvrir le rendu exceptionnel des tirages sur verre, en exemplaires uniques ou en édition limitée. Véritables œuvres d'art d'un autre temps, les ambrotypes sont disponibles au studio du 5 Rue des Trois Marchands, à Blois.

Si cette technique photographique ancienne vous inspire, je vous propose de me contacter ou de me rencontrer au studio pour en savoir plus!

Je publierai également mes créations obtenues par ce procédé alternatif ancien sur ma page Facebook et mon compte Instagram: Louis Defer Photographe